poèmes anticléricaux d'Eugène Bizeau








Sacré coeur


« D’en haut, c’est un moulin sans meunière et sans ailes,
Sans ruisseau chuchoteur, sans taillis, sans oiseaux,
Un moulin qui torture et qui moud des cervelles,
Des grands coeurs pleins d’amour, de la chair et des os.
Vu, d'ailleurs, n'en déplaise aux pudiques donzelles,
Que Priape en soutane y fait choir sur le dos,
C'est l'infâme éteignoir des clartés les plus belles
Ou le chancre induré des coureurs de bourdeaux...
Mais des bas-fonds grouillants, d’où l’humaine marée
Reflue éperdument vers la « Butte sacrée »,
« D’énormes monuments où des gredins sinistres,
D’un Dieu mort sur la croix se disant les ministres,
Dans l’imbécillité des foules à genoux
Trouveront trop longtemps de quoi beurrer leurs choux.
D’énormes monuments que l’astuce des cuistres
Déchirant en secret d’accusateurs registres,
Ne lavera jamais du sang versé partout
Quand « l’infâme » était reine et le prêtre tabou.
D’énormes monuments éclos dans le domaine,

Qu’en ce matin d’avril estompe un brouillard gris,
Ce par quoi Jéhovah sauve Rome et la France,
Pour l’incroyant poète en mal d’irrévérence,
C’est un caca géant qui fume sur Paris !... ».

« Les églises »






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire